L’essai de Georges Lapierre Vierge indienne et Christ noir, une « petite archéologie de la pensée mexicaine », paraît en feuilleton, deux fois par mois, sur « la voie du jaguar ».
Un beau matin de décembre 1555, donc, le tableau « apparaît » dans la petite chapelle du Tepeyac consacrée à Notre Dame et fréquentée assidûment par les Indiens, qui viennent parfois de très loin rendre un culte à Notre Mère, c’est-à-dire, pour eux, ainsi que nous le verrons plus loin, à Tonantzin ayant pris l’apparence de la Vierge Marie. Qui a bien pu suspendre cette peinture dans cet ermitage ? Mystère. Est-ce le peintre lui-même, indigène nahua, ne l’oublions pas, qui aura offert une de ses œuvres à Tonantzin et par la même occasion à cet ermitage fréquenté par les indigènes nahua de la région ? C’est une hypothèse qui est fort plausible, ou alors ne s’agirait-il pas d’une peinture de commande ? Dans ce cas qui l’aurait commanditée ? Les fidèles indigènes eux-mêmes ? Les franciscains ? (...)