S’il y en a qui aujourd’hui encore défendent le système capitaliste, ce ne peuvent être que des privilégiés. Au Mexique, on a une vision plus claire des inégalités, des souffrances, de la détresse, des affrontements et de l’isolement qu’il engendre, et de la dépossession et des injustices sur lesquelles il repose. Telle est la situation que je
découvre là où me conduit ce voyage.
La violence qui peut régner dans les rapports humains en est un des témoins les plus évidents. Elle fait s’affronter chacun avec l’autre : il y a ceux qui défendent leurs privilèges, ceux qui les recherchent, ceux qui vivent au jour le jour et ceux qui s’organisent - ou cherchent à le faire - autrement. La relation que nous entretenons avec ces privilèges détermine notre rapport aux autres. Et cette violence n’existe pas qu’au Mexique, elle existe partout ailleurs : en Libye, au Brésil, au Mali mais aussi aux États-Unis, au Japon ou en Belgique. Elle peut prendre la forme du narcotrafic, de la délinquance organisée ou non, de la répression, du chômage obligatoire, de la misère, de l’impunité, de l’intimidation, de l’indifférence ou d’un tremblement de terre. (...)