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Sali Grace, jeune activiste américaine
assassinée à Oaxaca

mercredi 15 octobre 2008, par Kristin Bricker, VOCAL

Hasta siempre Sali Grace

27 septembre 2008

Lorsque je me souviens de Sali Grace, elle m’apparaît telle qu’on peut la voir sur la photographie publiée par ses amis avec le communiqué dénonçant qu’elle a été violée et assassinée : riant et souriant, une caméra à la main.

Sali m’a dit qu’elle était une sorte de nomade dont les liens les plus forts étaient en Arizona. Quand elle est arrivée à Oaxaca l’été 2007 pour aider les organisations locales en lutte contre le gouverneur Ulises Ruiz Ortiz, elle a publié ses photos, ses traductions et mises à jour du Conseil indigène populaire d’Oaxaca - Ricardo Flores Magon (CIPO-RFM) et de l’APPO dans Indymedia Arizona. Quand elle est retournée en Arizona en mars, elle a organisé des événements pour récolter des fonds ainsi que des reportages où elle montrait des photos et des vidéos des rues d’Oaxaca et elle vendait des tissus artisanaux faits par les femmes du CIPO.

Les amis de Sali au sein du CIPO-RFM, Encuentro de Mujeres Oaxaqueñas « Compartiendo Voces de Esperanza » (Rassemblement des femmes d’Oaxaca « partageant les voix de l’espoir »), Colectivo Mujer Nueva (Collectif Femme nouvelle), Voces Oaxaqueñas Construyendo Autonomía y Libertad (Voix d’Oaxaca construisant l’autonomie et la liberté), Colectivo Tod@s Somos Pres@s (Collectif Nous sommes tous et toutes des prisonniers et des prisonnières) et Encuentro de Jóvenes en el Movimiento Social Oaxaqueño (Rassemblement de jeunes du mouvement social d’Oaxaca), tous disent qu’elle rendait service là où il le fallait, que ce soit en peignant une banderole ou un mur, en exécutant des danses orientales, en organisant des concerts punk pour récolter des fonds pour les organisations qu’elle supportait, en donnant des cours d’autodéfense aux femmes ou en traduisant et enseignant l’anglais. Elle a aussi servi d’observateur international des droits de l’homme en accompagnant les activistes qui se sentaient menacés par le gouvernement ou les paramilitaires de l’Oaxaca.

Tout récemment, Sali a accompagné les parents d’un témoin dans le cas de l’assassinat du journaliste d’Indymedia Brad Will. Elle vivait chez eux et les accompagnait dans leurs activités quotidiennes. Cependant un membre de la famille décida que la situation devenait dangereuse aussi pour la vie de Sali. Par exemple, les mystérieuses personnes qui suivaient la famille ne les laissaient jamais tranquilles, même si Sali les accompagnait. Cette femme incita alors Sali à s’en aller vivre chez des amis qui n’étaient pas mêlés au mouvement.

Sali et moi nous nous sommes connues à Oaxaca au cours des manifestations et des commémorations qui marquèrent l’anniversaire de l’assassinat de Brad Will en novembre 2007. Nous nous levâmes de bonne heure le jour du rassemblement qui se proposait de rétablir les barricades à l’endroit où les agents du gouvernement avaient tiré mortellement sur Brad. Quelqu’un est allé inspecter le lieu du rassemblement et en est revenu blême. « Il y a la police. Ils sont masqués et attrapent tous ceux qui se présentent. Nous ne pouvons pas y aller. » Nous sommes donc restées cachées là où nous étions et Sali et moi avons discuté sur qui nous étions et à quoi nous nous consacrions. Elle parla du quartier où elle vivait Elle dit qu’il était dangereux parce qu’il grouillait de membres du PRI qui sont les supporters du gouverneur répudié Ulises Ruiz Oritz.

Quelques heures après, Sali partit avec d’autres compañeros et compañeras pour participer à une grande marche, convoquée par le syndicat des instituteurs de la Section 22 et d’autres membres de l’APPO, et pour prendre des photos. Quant à moi, je ne suis pas allée avec eux alléguant que j’avais du travail à faire « dans les coulisses » ; Sali revint quelques heures après et s’est attelée à décharger les photos qu’elle avait prises lors de la marche sur Indymedia Arizona et son album Flickr. Elle y travailla toute la nuit tandis que nous dormions.

Nous sommes restés terrés dans cet endroit quelques jours. Quand nous décidâmes, moi et un ami, que la situation dans la rue s’était suffisamment calmée, nous décidâmes de nous aventurer dehors pour faire des courses dans le centre et trouver un autre endroit pour se réfugier. Sachant que les tatouages, les vêtements sombres et toute autre chose « suspectes » suffiraient pour nous faire arrêter, nous empruntâmes des vêtements légers pour couvrir nos tatouages et firent nos adieux à Sali et aux autres compañeros. Ensuite, mon ami et moi, nous sortîmes dans la rue pour la première fois depuis des jours.

Une fois arrivés au centre, nous nous dirigeâmes vers le marché. Je ne sais pas exactement à quel moment une camionnette pleine de policiers municipaux commença à nous suivre mais ils montrèrent leur présence assez rapidement. Deux flics sautèrent de l’arrière de la camionnette, et en communiquant par des sifflements et signes de la main, ils coururent vers nous. L’un d’entre eux se campa devant nous et sans rien dire pointa son arme automatique contre nos visages.

Je saisis la main de mon compagnon et bien qu’il ne parlât pas un mot d’anglais, je me mis à lui parler en anglais : « What’s going on ? What do they want ? » (Qu’est ce qui se passe ? Qu’est ce qu’ils veulent ?)

« Tranquila, tranquila », répondit-il. Garde ton calme. N’aie pas peur. Ils veulent voir s’ils te foutent la trouille.

Le policier maintint son arme à la hauteur de nos têtes, pointant d’abord le visage de mon ami, puis le mien, et ainsi de suite. « Que se passe-t-il ? » ai-je demandé en anglais.

Les collègues du policier le sifflèrent. Il siffla en retour. Puis il baissa son arme et s’enfuit, disparaissant au coin d’une rue. La camionnette pleine de policiers disparut aussi. Nous poursuivîmes notre chemin vers le marché comme si de rien était.

Je savais qu’être reporter au Mexique comportait des risques. Le Mexique est, après tout, le pays le plus dangereux dans l’hémisphère pour un journaliste et le second pays le plus dangereux au monde juste après l’Irak.

Ce point a été mis en évidence quand je travaillais dans le Sonora fin octobre 2006. Je couvrais la célébration de la Fête des morts avec le subcomandante Marcos quand tous les portables se mirent à sonner. Ceux qui répondirent reçurent la mauvaise nouvelle : ils avaient assassiné un reporter gringo d’Indymedia à Oaxaca. Son nom était Brad Will.

Le corps violé et en voie de décomposition de Sali apparut dans une cabane à vingt minutes de San José del Pacifico. Un des voisins remarqua l’odeur et appela la police.

D’après l’amie qui identifia le corps, le visage de Sali était méconnaissable : elle était noire comme si on l’avait brûlée et tous ses cheveux avaient disparu comme si on les lui avait arrachés. Mais Julieta Cruz reconnut les tatouages de Sali.

L’assassinat de Sali aurait pu passer pour un cas de plus de violence sexuelle, sans relation aucune avec son travail politique mené avec plusieurs des organisation les plus persécutées dans l’Oaxaca. Mais les amis de Sali d’Oaxaca savent que quelqu’un la suivait à cause de son travail pour les droits de l’homme et de ses liens avec le CIPO et d’autres organisations qui vivent la violence politique de manière quotidienne.

Si les amis de Sali ne peuvent affirmer avec certitude que son assassinat a des motifs politiques, ils sont sûrs que le gouvernement ne fait pas le nécessaire pour obtenir justice dans son cas. La police et le tribunal de l’État agissent très lentement et n’interrogent pas les témoins clefs qui ont vu Sali avant qu’elle soit assassinée et qui pourraient identifier la personne avec qui elle était. Les organisations qui connaissaient Sali ont protesté contre ce manque d’actions le 25 septembre, d’abord devant le consulat des États-Unis à Oaxaca et ensuite au tribunal de l’État. Un porte-parole du CIPO dit que le CIPO n’a simplement pas les moyens d’enquêter sur le cas et que le gouvernement ne veut pas partager l’information avec les personnes qui ne sont pas de la famille de Sali. C’est pourquoi il doit faire pression sur le gouvernement pour qu’il fasse son travail et enquête sur le meurtre de Sali Grace.

Sali n’était absolument pas une figure centrale de l’activisme oaxaquègne. Ce n’était pas un organisateur. Au contraire, elle faisait la seule chose que pouvait faire un activiste étranger : elle rendait service ici ou là comme elle pouvait. Grâce à ses traductions et ses reportages, elle maintenait ouvertes les lignes de communication entre les États-Unis et Oaxaca. Bien après que l’attention et l’indignation internationales eurent disparu d’Oaxaca, Sali resta et accompagna les activistes dont la sécurité n’importait plus à la communauté internationale. Elle ne les protégeait pas ni s’engageait : elle observait et écoutait simplement.

Alors pourquoi quelqu’un prendrait la peine de suivre quelqu’un comme Sali et de l’assassiner brutalement ?

Mon amie Sœur Dianna Ortiz a disparu et été torturée au Guatemala en 1989. Sœur Dianna enseignait l’espagnol à des enfants indigènes, ce qui ne constitue guère une entreprise révolutionnaire ni rebelle. Cela faisait peu de temps qu’elle était au Guatemala avant qu’elle ne disparaisse. Mais ils l’avaient choisie.

Des années après, dans ses mémoires, Sœur Dianna signale que la torture et la violence ne sont pas uniquement dirigées contre les individus qui souffrent physiquement un acte violent. La torture et la violence politique sont dirigées contre toute la population pour la terroriser. Quand les agresseurs attrapèrent Sœur Dianna (qui était probablement une des personnes les moins importantes et influentes de sa mission et qui n’avait aucune connexion avec la résistance), il envoyèrent un message à tous : personne n’est à l’abri.

S’ils avaient attrapé un prêtre, un évêque, un leader social ou un rebelle, tous auraient pu l’expliquer : « Bon, c’était un rebelle et elle c’était un leader. Moi je ne suis ni l’un ni l’autre. Je suis à l’abri. »

Mais quand ils attrapent quelqu’un qui opère à la périphérie, comme Sœur Dianna ou Sali, ils réussissent à terroriser tout le monde : étrangers, gens du coin leaders, plèbe, voisins, activistes, punks, journalistes, femmes... personne n’est à l’abri.

Brad Will est mort en martyr. Il est mort en faisant son travail. Il est mort dans la rue pendant un soulèvement. Il a filmé son propre assassinat. Il est mort entouré de compañeros et de témoins. Malgré cela et d’autres preuves accablantes, le gouvernement mexicain essaie de trouver de bonnes excuses à son assassinat. Comme si utiliser son assassinat comme justification pour réaliser une invasion policière dans la ville d’Oaxaca ne suffisait pas, le jour où apparut le corps de Sali, le gouvernement annonça qu’une fois de plus il va donner des mandats d’arrêt contre les membres de l’APPO et ses collaborateurs en relation avec l’assassinat de Brad Will.

Sali, par ailleurs, est morte de la pire manière : effrayée, torturée et seule. Il n’y a pas de preuves photographiques ni vidéo. Il n’y avait pas de soulèvement fournissant un motif évident à son assassinat. Au contraire, son assassinat laisse ouverte la question de savoir si c’était pour des raisons politiques ou si c’était un acte de violence sexuelle marginal. Cela aurait pu être intentionnel de la part du ou des criminels pour cacher leurs vrais objectifs.

Peu après avoir publié mon article dénonçant l’identité des prestataires privés qui dirigeaient les formations à la torture destinées aux policiers de León, Guanajuato, ils se mirent à me filer. Cela m’est arrivé deux fois au moins : la première fois j’étais avec un ami et la personne en voiture est partie au bout de quelques rues.

La seconde fois, j’étais seule. Une camionnette grise a commencé à me suivre très lentement, se maintenant à la même distance derrière moi. Je me suis arrêtée et lui ai demandé ce qu’il voulait. Il n’a pas répondu. Il n’a fait que de me regarder. J’ai poursuivi mon chemin.

Après un moment qui m’a semblé une éternité, je me suis arrêtée une deuxième fois. « Que quieres ? » Je me suis écriée en espagnol. Il a descendu un peu sa vitre. « Dites-moi ce que vous voulez ou fichez moi la paix ! » Il ne faisait que de me regarder. « QU’EST CE QUE VOUS VOULEZ ? » Il me regardait.

Je suis partie. Il continuait à me suivre. J’ai demandé de l’aide. Mon ami est sorti dans la rue. La camionnette grise est partie.

Je ne l’ai jamais rapporté car je ne sais pas encore les raisons qui étaient derrière cette affaire : si c’était politique ou s’il s’agissait d’un pervers. C’est ce qui se passe quand on est une femme et une activiste sociale. Nous souffrons la violence en tant qu’activiste et nous souffrons la violence en tant que femme. La violence est presque toujours liée à quelque chose. Cependant la violence politique peut être utilisée pour masquer la violence sexuelle et la violence sexuelle peut être utilisée pour masquer la violence politique.

Kristin Bricker
Via The NarcoSphere
Traduction Madelon
pour
NarcoNews.

Oaxaca de Juárez, État d’Oaxaca.
Jeudi 25 septembre 2008.

Justice pour notre sœur Marcella Sali Grace !

Frères et sœurs,

Nos cœurs sont emplis de tristesse et de colère, parce que notre sœur Sali a été violée et sauvagement assassinée, à vingt minutes seulement de San José del Pacífico, et parce que, jusqu’à présent, le tribunal d’Oaxaca ne fait rien, comme d’habitude, en dépit de l’existence de témoins pouvant fournir des indices permettant d’identifier les coupables.

Marcella Sali Grace est née aux États-Unis, elle possédait un grand cœur, était solidaire des causes justes et avait de nombreuses amies et de nombreux amis car elle était toujours disposée à rendre service. Forte de ses dons artistiques, elle peignait une banderole ou un mur, dansait pour réunir des fonds pour la lutte la danse orientale qu’elle pratiquait, ou elle jouait dans des concerts avec des groupes punk ou donnait des cours de défense personnelle aux femmes, sachant comment celles-ci sont harcelées par les hommes. C’était un de ses combats : faire en sorte que les femmes soient libres et respectées. Très engagée dans la lutte, Sali a été accompagnatrice internationale de frères et de sœurs harcelés par le mauvais gouvernement d’Ulises Ruiz Ortiz.

Pour notre malheur, le 24 septembre, le corps d’une femme dont le physique correspondait à celui de Sali a été découvert dans un hangar désaffecté à une vingtaine de minutes de la localité de San José del Pacífico. C’est un habitant, parti nourrir des chiens qui s’y trouvaient et impressionné par l’odeur fétide qui se dégageait des lieux, qui a averti les autorités municipales de San José. Celles-ci ont alors procédé à la levée du corps, en état de décomposition avancée, mais ensuite aucune information supplémentaire n’a été transmise aux habitants.

Hier, notre compañera Julieta Cruz (qui savait que Sali se rendait en ces lieux) a été avertie que le corps d’une jeune étrangère se trouvait à la morgue de Miahuatlán, où elle s’est donc rendue et où elle a effectivement reconnu le corps de Sali, grâce à ses tatouages car son visage était méconnaissable. Julieta pense que cela est dû à des brûlures car le reste du corps, inexplicablement, n’est pas autant marqué. Quand nous avons voulu connaître le numéro de dossier de l’enquête, on nous l’a refusé comme on a refusé de nous transmettre les résultats de l’autopsie, sous prétexte que nous n’étions pas des parents de la victime.

En diverses occasions et à différentes personnes, Sali avait confié que récemment elle était persécutée politiquement et surveillée dans l’Oaxaca, sans aucun doute en raison de son activité solidaire avec la lutte populaire du peuple d’Oaxaca, avec d’autres luttes dans le monde et notamment sa lutte contre le racisme à la frontière du Mexique et des États-Unis. Cela nous fait penser que son lâche assassinat est directement lié à la répression généralisée des mouvements sociaux et qu’elle vise particulièrement les observateurs étrangers. Aussi pensons-nous que les auteurs intellectuels de ce crime peuvent être les mêmes que ceux qui ordonnent de déclencher la répression contre le peuple de l’Oaxaca qui se bat pour la justice et la liberté.

Face à ces événements sanglants, et à cause de la cruauté brutale avec laquelle a été frappée notre compañera Sali, nous ne négligeons pas le fait que cela puisse constituer un message s’adressant à l’ensemble du peuple de l’Oaxaca ainsi qu’aux compañeros solidaires ailleurs dans le monde. Cette dernière réflexion nous vient suite aux nouvelles récentes circulant à l’échelon national et international, selon lesquelles « ce sont les membres de l’APPO qui ont tué le reporter nord-américain Bradley Roland Will » ; sachant que la justice n’existe pas dans l’Oaxaca, nous sommes sérieusement préoccupés par une distorsion des informations qui pourrait interférer dans l’obtention d’une véritable justice pour notre compañera ainsi que par l’évidente lenteur bureaucratique avec laquelle cette affaire est traitée par les autorités actuellement impliquée dans l’enquête.

Devant ces lamentables événements, nous exigeons :

- Que l’enquête fasse rapidement des progrès et qu’elle soit menée efficacement.
- Que son assassinat soit élucidé au plus vite.
- Que les assassins, les auteurs intellectuels et matériels, soient punis.
- Que justice soit rendue pour notre sœur Marcella Sali Grace !

Non aux assassinats, à la violence et à la haine dirigée contre les femmes qui luttent pour la justice !

Nous vous demandons de vous unir à cette exigence de justice et à participer aux actions urgentes entreprises pour exiger que la lumière soit faite sur ces faits méprisables.

Vendredi 26 septembre

9 heures : rassemblement devant le consulat des États-Unis à Oaxaca (plaza Santo Domingo, Colonia Centro, Oaxaca)

12 heures : meeting au tribunal de l’État d’Oaxaca, afin d’exiger que l’affaire soit traitée à Oaxaca même et que les démarches bureaucratiques soient correctement réalisées en vue de la justice (domicile connu, San Antonio de la Cal, Colonia Experimental).

Signé :
Encuentro de Mujeres Oaxaqueñas « Compartiendo Voces de Esperanza »
(Rassemblement des femmes d’Oaxaca « Partageant les voix de l’espoir »)
Colectivo Mujer Nueva
(Collectif Femme nouvelle)
Consejo Indígena Popular de Oaxaca - Ricardo Flores Magón
(Conseil indigène populaire de l’Oaxaca - Ricardo Flores Magón)
Voces Oaxaqueñas Construyendo Autonomía y Libertad
(VOCAL - Voix oaxaquègnes construisant l’autonomie et la liberté)
Colectivo Tod@s Somos Pres@s
(Collectif « Nous sommes tous et toutes des prisonniers et des prisonnières)
Encuentro de Jóvenes en el Movimiento Social Oaxaqueño
(Rassemblement de jeunes du mouvement social de l’Oaxaca)
(...)

Traduit par Ángel Caído.

Des activistes mexicains remettent à la police un homme de la ville de Mexico
dans le cas de l’assassinat de Sali Grace Eiler

28 septembre 2008

La nuit dernière la police mexicaine a transféré Omar Yoguez Singu, âgé de trente-deux ans, au tribunal d’Oaxaca pour le meurtre de Marcella « Sali » Grace Eiler âgée de vingt ans. Associated Press (AP) rapporte qu’il affirme avoir eu des relations sexuelles consenties avec Sali et qu’ensuite il l’a tuée à coups de machette au cours d’une dispute.

Yoguez Singu a été capturé grâce à l’action rapide des activistes d’Oaxaca qui diffusèrent la nouvelle du meurtre de Sali internationalement.

Yoguez Singu a éveillé les soupçons de ses amis quand il est rentré à Mexico d’un récent voyage à San José del Pacifico où des voisins de la localité ont découvert le corps mutilé et décomposé de Sali dans une cabane. Remarquant qu’il était blessé et que ses deux chiens manquaient, ils lui demandèrent ce qui s’était passé. Yoguez Singu leur aurait dit qu’un des chiens avait mordu un enfant de la communauté et que c’est pour ça que des habitants avaient tenté de tuer le chien avec une machette. Il leur aurait dit qu’il s’était blessé en essayant de sauver le chien.

Grâce à la grande diffusion de la déclaration signée par les organisations d’Oaxaca avec qui Sali travaillait, des personnes du cercle d’amis de Yoguez Singu surent qu’une femme avait été assassinée à San José del Pacifico alors que Yoguez Singu était là-bas. Pour avoir une confirmation de l’histoire des chiens que Yoguez Singu leur avait racontée, ils appelèrent des activistes d’Oaxaca.

Des habitants de San José del Pacifico démentirent l’histoire de Yoguez Singu. Ils dirent que les deux chiens étaient toujours là car Yoguez Singu était parti sans eux. Ils auraient aussi ajouté qu’il était la dernière personne qu’ils avaient vue avec Sali avant sa disparition.

Quand les amis de Yoguez Singu le confrontèrent à ses mensonges, il aurait avoué. Ses amis gardèrent un œil sur lui pendant que les activistes d’Oaxaca faisaient le voyage jusqu’à la ville de Mexico pour obtenir un mandat d’arrêt.

Quand le mandat d’arrêt fut au point, les activistes auraient arrangé un rendez-vous avec la police dans un supermarché pour leur livrer Yoguez Singu. AP rapporte qu’il a été arrêté le mercredi 24 septembre.

Les activistes situèrent aussitôt le meurtre de Sali dans le contexte de l’extrême violence incontrôlée qui sévit à l’encontre de la femme dans l’Oaxaca. Ils déclarent que les agresseurs ne sont presque jamais punis pour leurs crimes. « Il n’y a pas de justice dans l’Oaxaca », dit un porte-parole du Conseil indigène populaire d’Oaxaca - Ricardo Flores Magon (CIPO-RFM).

Kristin Bricker
Via The NarcoSphere
Traduction Madelon
pour
NarcoNews.

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