En mémoire d’Abel Paz
Diego n’aimait pas l’eau.
Pour disperser ses cendres sur la plage de Montgat, ce coin de la Méditerranée où il vécut si intensément, où il rêva avec ses compañeros des Jeunesses libertaires, il fallait en saisir une poignée et l’immerger. Ainsi et ainsi seulement, en s’emparant fortement des cendres et en se mouillant avec elles, l’essence corporelle de Diego se mêlait aux eaux de la mer. Celui des amis qui essayait de les lancer dans l’air avait à vaincre un vent contraire et, enveloppant l’audacieux, Diego retournait à terre.
Diego était ainsi, il fallait se mouiller avec lui.
Diego était ainsi. Il enveloppait de sa personnalité.
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