Mexico 2018
Les narcos
Des morts, des morts, des morts innombrables, des morts décapités, des morts démembrés, des morts pendus, des morts tordus, des morts épinglés avec une étiquette à l’orthographe grossière autour du cou, des morts émasculés, des morts écorchés, des morts torturés, des morts après tortures, c’est la danse macabre des squelettes, la danse macabre des calaveras, au son lancinant de la flûte. Et le Mexique contemporain apprend à danser. Alors que le sifflement de la faux passe au-dessus de leur tête, les Mexicains apprennent la danse des banquiers ; ce n’est pas la danse des canards que l’on dansait dans les rades à marins, c’est la danse des dindons. Les premiers pas sont encore hésitants, mais bientôt ils danseront tous, sur un rythme de plus en plus élevé, de plus en plus échevelé, la danse des Maccabées.
En fin de compte, le capitalisme se résume à cela : danser sur un rythme de plus en plus endiablé la danse des Maccabées. Il fait son nid sur des monceaux de cadavres (...)