La paix qu’ils disent faire régner dans l’État consiste à nous dépouiller de nos terres, qui ont déjà été payées avec le sang de nos compañeros tombés depuis le 1er janvier 1994. La mort, nous ne la voulons pas, mais nous disons clairement aux mauvais gouvernements que s’ils ne nous respectent pas, nous ne les respecterons pas non plus, c’est-à-dire que s’ils veulent que nous repartions comme au point de départ, ils l’auront. Ça suffit, toutes vos spoliations de terres, ça suffit, toutes vos conneries, halte aux spoliations de terres. Si vous ne pouvez pas contrôler vos gens, vous, les gouvernants, ôtez-vous de là et arrêtez de voler notre Mexique. Ya basta.
Frères et sœurs du Mexique, compañeras et compañeros du monde, voilà nos dénonciations. Nous serons attentifs et prêts pour ce que veulent les mauvais gouvernements, parce que la terre est à nous, ici sont enterrés nos grands-pères et nos grands-mères, nos mères et nos pères, et ici se trouve le sang versé par nos compañeros et compañeras le 1er janvier 1994 ; ce sang versé, personne ne peut nous le rendre, et s’il faut verser plus de sang encore, nous serons prêts à mourir pour la terre, parce qu’elle est notre mère. Notre mère la terre n’est pas à vendre, c’est notre patrimoine, parce que c’est l’héritage de nos morts, nos courageux, nos guerriers.
Un toit, la terre, du travail, du pain, la santé, l’éducation, l’indépendance, la démocratie, la liberté, la justice, la paix, tels furent nos drapeaux au petit matin de l’année 1994. Telles furent nos demandes dans la longue nuit des cinq cents ans. Telles sont nos exigences.