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San Sebastián Bachajón, Chiapas, communiqué des adhérents de L’Autre Campagne

vendredi 22 juin 2012

San Sebastián Bachajón, adhérents de La Otra Campaña de la forêt Lacandone.
Chiapas, Mexique, le 19 juin 2012.

Aux défenseurs des droits humains nationaux et internationaux,
Au peuple du Mexique et à ceux du monde,
Aux conseils de bon gouvernement,
Aux organisations indépendantes du monde entier,
Aux médias de masse et alternatifs,
À La Otra Campaña nationale et internationale,

Dénonciation publique…

… des actes constants de répression de la part de différentes dépendances et institutions du gouvernement de l’État du Chiapas, du gouverneur Juan Sabines Guerrero et du secrétaire général du gouvernement, Noé Castañón León, actes dont nous avons été victimes à plusieurs reprises en tant qu’organisations adhérentes à La Otra Campaña par le biais des autorités censées rendre la justice, à cause de la lutte pour la défense de nos ressources naturelles et pour le contrôle de nos terres et territoires.

D’abord, la violence du 2 février 2011, actes que le secrétaire du gouvernement lui-même, le Dr Noé Castañón León, a planifiés avec des membres officialistes du commissariat de l’ejido. Ce plan figure dans un témoignage fourni par un informateur dont le nom n’est pas mentionné ici pour la sécurité de son intégrité physique et de sa personne.

L’objectif de ce plan était la reprise de la cabine de péage et du banc de gravier parce que le gouvernement de l’État a beaucoup de projets qui, dit-il, vont créer du travail au bénéfice de l’ejido et des habitants des alentours.

C’est ce qui a été fait, le plan a été appliqué : un mort, un blessé et cent dix-sept arrestations pour divers délits préfabriqués ; l’intention était d’envoyer en prison les dirigeants de l’organisation, pour réaliser ainsi le projet contenu dans le plan en question, « CIP Palenque ».

Durant la répression et l’emprisonnement, ils ont élaboré trois conventions ; pour l’une de ces conventions, le gouverneur de l’État du Chiapas, Juan Sabines Guerrero, est intervenu comme invité d’honneur.

Pendant ce temps avaient lieu des hold-up routiers sur le tronçon qui va du banc de sable à Salto de Tigre. Les autorités officialistes disaient que c’étaient ceux de La Otra, pas vrai du tout. Des arrestations ont eu lieu et ce sont celles de membres officialistes, y compris un de leurs chefs qui jusqu’à présent est toujours en prison. Les arrestations de braqueurs officialistes continuent.

Voyant qu’ils n’arrivaient à rien, en complicité avec quelques autorités et ministères publics d’Ocosingo (par exemple, le licencié Manuel Núñez García, juge mixte de première instance d’Ocosingo), ils ont préfabriqué une enquête préliminaire contre des représentants de l’organisation, numéro de dossier 276/2011, pour délit de tentative d’homicide ; c’est dans le cadre de ce dossier qu’a été arrêté, le 24 décembre 2011, Juan Vázquez Guzmán, compañero représentant de l’organisation. Le 22 avril a été arrêté Samuel Jiménez, membre de l’organisation.

D’autres qui sont en prison : le compañero Antonio Estrada, au Cereso [1] n° 17 Playas de Catazajá, Chiapas, torturé et obligé à signer un délit préfabriqué, Miguel Vázquez Deara, Cereso n° 16 El Encino, Ocosingo, Chiapas, qui a été cruellement torturé et obligé à signer un délit auto-inculpatoire, Miguel Demeza Jiménez, Cereso n° 14 El Amate, Cintalapa de Figueroa, Chiapas, accusé d’enlèvement et de vol avec violence, deux mois gardé à vue et torturé. Ils restent en prison pour des délits préfabriqués et par vengeance politique du gouverneur de l’État de Chiapas ; information établie par plusieurs institutions de droits humains, collectifs et organisations internationales.

Ce sont là quelques-unes des preuves que nous avons été objet de répression de la part des autorités du mauvais gouvernement, sans parler du recours 247/2011 qui a été déposé par le membre de l’ejido Mariano Moreno Guzmán, contre la spoliation de la cabine de péage. Actuellement, les autorités de diverses dépendances sont empêtrées dans la tâche de ne pas clore le jugement : par la ruse, les autorités officialistes, en complicité avec le délégué du secrétaire de gouvernement de l’État, le licencié Ricardo Vázquez Vera, ont élaboré un faux compte rendu d’assemblée en date du 12 février, sans le consentement préalable de l’autorité suprême du village de San Sebastián Bachajón [2].

Ils sont en train de livrer aux mains du gouvernement de l’État une partie de nos terres ejidales, dont le citoyen Francisco Guzmán Jiménez, en tant que commissaire officiel, a été plus qu’un voleur vivant aux dépens de la société qui vit elle-même de l’argent des gens du village. Et même ainsi, il prétend devenir trésorier municipal si son assesseur politique Antonio Moreno López gagne la présidence de Chilón (Chiapas, Mexique).

Quant au « PRI Vert écologiste du Mexique de la commune de Chilón » dirigé par son titulaire Leonardo Guirao Aguilar, c’est là que se cachent les personnages de la politique agitateurs de la société qui profitent du peuple, comme Juan Álvaro Moreno, Manuel Jiménez Moreno, Antonio Jiménez Hernández, tous deux originaires de Pamala et Xanil. Voilà matière à réflexion pour le peuple.

Depuis qu’a surgi le « PRI Vert écologiste du Mexique », il n’est pas de grand profit pour le village : les communautés se sont divisées, deux agents ruraux dans chaque communauté, des dirigeants politiques profiteurs de la société comme Juan Álvaro Moreno, Manuel Jiménez Moreno, Antonio Jiménez Hernández ; c’est là que se cachent les agitateurs de la société.

Ce sont les mêmes qui ont participé à la violence du 2 février 2011 aux entrées du centre éco-touristique Cascades d’Agua Azul, et même comme ça le soi-disant commissaire de l’ejido (Goyito) a envoyé des mandats dans plusieurs dépendances pour acheter des consciences avec la somme de 6 000 pesos, parce que La Otra Campaña est contre son projet de développement. Quel développement ? Tout ce qu’il y a dans ce village, c’est des bistrots, beaucoup de bistrots, qui sont en train de pourrir la jeunesse et les habitants de ce village. C’est ça, le développement ? Et nous, en tant qu’organisation, nous sommes contre ses projets qui détruisent le village pour ses intérêts personnels, c’est pour ça que l’organisation est discriminée sous toutes les formes.

Nous, en tant qu’organisation, nous en avons ras le bol d’être victimes des autorités officialistes qui soutiennent les intérêts du mauvais gouvernement. Le seul délit pour lequel nous sommes poursuivis, c’est la défense de notre mère la terre, et à cause des projets du mauvais gouvernement pour San Sebastián Bachajón ; les principales responsables, c’est les autorités du mauvais gouvernement.

Aujourd’hui, hommes et femmes, nous sommes solidaires de l’action appelée par le réseau international contre la répression, si on touche à l’un de nous, on nous touche tous.

Ça suffit, toute cette répression dans notre village !

Nous exigeons la liberté immédiate de nos compañeros prisonniers injustement, Miguel Vázquez Deara, Antonio Estrada Estrada, Miguel Demeza Jiménez, du compañero professeur Alberto Patishtán Gómez et du compañero base de soutien à l’EZLN Francisco Sántiz.

Respect de nos prises de décisions en tant que peuples indigènes !
Assez de spoliations sur nos terres !
Jamais plus un Mexique sans nous !
Halte à la répression dans les communautés zapatistes !
Prisonniers politiques, liberté !

Bien à vous.

Justice, démocratie et liberté !
Terre et liberté !
Zapata est vivant !
La lutte continue !

Traduit par el Viejo.

Notes

[1Centre de détention, NdT.

[2L’autorité suprême est l’assemblée générale, bien sûr, NdT.

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