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Bien le bonjour de la Sierra Sur,

lundi 3 juillet 2017, par Georges Lapierre

Découvrir le monde pour percevoir d’autres mondes en germination

À Siete Nubes, à Jack l’insomniaque et à Ghislain
pour leurs chroniques africaines et asiatiques.

La soudaine révélation de faits scandaleux au Mexique provient souvent des journaux nord-américains, il y eut le scandale de l’assassinat de vingt-deux jeunes gens à Tlatlaya par l’armée en juin 2014 [1], un journal nord-américain avait vendu la mèche. Aujourd’hui c’est le New York Times qui révèle l’énorme scandale des écoutes téléphoniques au Mexique, les victimes de cet espionnage à grande échelle sont tous ceux qui, pour différentes raisons, se montrent critiques de la situation que vit le pays : opposants politiques, opposants sociaux, défenseurs des droits humains, journalistes suspectés de faire leur travail. C’est un système d’écoutes des portables et des réseaux dits sociaux mise au point par Israël, le Big Brother, le Grand Frère en matières d’écoute et d’espionnage, et qui vend son procédé ou software au joli nom de Pegasus très cher aux États frères. Le pouvoir au Mexique via la Défense nationale et les Renseignements a sauté sur l’occasion (il n’est sans doute pas le seul) et environ quatre millions de Mexicains (je dis bien au moins quatre millions !) ont eu leur portable, qu’ils pensaient, dans leur naïveté suprême, être un simple instrument de communication, transformé en oreilles et œil (à ne pas oublier l’œil et un œil suffit !) du pouvoir en place. Orwell, Orwell, bien sûr, tous les citoyens, citoyennes sous l’œil du Maître dans la paisible chambre du repos domestique ! Le pouvoir s’en défend mollement semble-t-il, il promet surtout, dans un réflexe immédiat, de remonter à la source de cette information : qui a bien pu révéler le pot aux roses ? C’est surtout ce qui l’intéresse. Depuis il s’est un peu repris pour dire que, finalement, ce n’est pas si grave, tout le monde a été mis un jour ou l’autre sur écoute : « Même moi, Peña Nieto, votre cher président élu au suffrage universel ! » Mais que jamais, juré craché, il ne mettra sur écoute la presse ; la liberté d’expression, pour lui, c’est sacré ! Pourtant le journaliste Javier Valdez, assassiné le mois dernier dans la ville de Culiacán (Sinaloa), l’a sans doute été parce que les Renseignements avaient appris, grâce à ce système d’espionnage très performant, qu’il venait de recevoir, par un mystérieux correspondant, la preuve de la collusion d’intérêts unissant trafiquants et politiques dans le nord du Mexique.

Toutes ces manifestations d’un pouvoir occulte, qui s’exhibent un peu par hasard et sous une forme anecdotique, rendent visible l’immense distance qui nous sépare du pouvoir. À partir de ces anecdotes nous pouvons bien chercher à en tirer le fil pour tenter de remonter jusqu’à lui, sa figure nous échappe, elle se fait floue, elle paraît inconsistante, fuyante, elle n’est pas concentrée sur une personne, le Big Brother, ni sur un parti en particulier, elle est faite de connivences, de complicités implicites, d’une même manière de concevoir les choses, une entente de tous les instants, non dite, non négociée, qui n’a pas besoin d’être précisée, explicitée tant elle est réelle et puissante. Ses intentions, ses objectifs, sa stratégie nous échappent, passent par-dessus nos têtes et nous restons coincés dans le quotidien de la survie, nous ne voyons que notre intérêt à court terme, nous défendons la mine ou l’usine parce qu’elle nous donne du travail, un salaire et, plus tard, la retraite. La dimension de la survie que nous connaissons est excessivement réduite alors que les marchands se meuvent dans une tout autre dimension tout aussi immédiate que la nôtre et sans doute même plus immédiate, mais qui a une tout autre ampleur spatiale et temporelle. Surtout ce sont eux qui décident, qui se sont approprié la pensée de l’activité sociale sous forme de spéculation sur les échanges marchands à venir et cette pensée est effective, elle décidera de la fermeture d’une usine comme de la mise en place d’une mine à ciel ouvert ou de la construction d’un barrage et cette mise en place comme la construction d’un barrage ou de tout autre chose comme celle d’une usine de retraitement des déchets nucléaires décideront de notre survie et de celle de nos enfants.

Nous sommes pris dans ce mouvement, emportés, prisonniers et les pièces du puzzle de notre avenir se mettent en place sans nous. Nous sentons bien que le monde craque de toute part, que la guerre y fait rage et que les plaques tectoniques d’une géographie future, d’une recomposition des forces se mettent en place obéissant à des intérêts qui ne sont pas nécessairement les nôtres. Que va devenir par exemple le nord du Mexique ? Nous sentons bien que quelque chose se joue et se prépare dans cette région, mais nous ne sommes pas les joueurs et nous sommes écartés de la table de jeu, malheur à celui qui s’en approche d’un peu trop près ! Ce fut toujours ainsi, le pouvoir prend ses décisions dans le plus grand secret, à l’insu des gens, de tous ceux qui en subiront les conséquences. Nous ne sommes pas invités au concile et nous sommes mis dans l’ignorance de ce qui se trame à notre sujet. Ce n’est pas nouveau, ce qui l’est, c’est peut-être ce côté insaisissable du pouvoir. Ce côté insaisissable nous invite à construire ou à défendre notre propre forme de vie sociale, celle qui prend racine dans la reconnaissance de l’autre comme acteur, avec nous, de cette vie sociale. C’est ce que craint le pouvoir, qui, en se rendant inaccessible, a perdu le contact avec cette multitude qu’il juge servile mais qui l’inquiète toujours un peu, d’où le recours à un espionnage tous azimuts.

Je viens de rentrer d’un bref passage dans la région chontale où le cyclone Béatrice a causé des dégâts considérables : ponts emportés et glissements de terrain. Bien des villages de la Sierra Sur se sont trouvés isolés, ce qui a causé parfois des tragédies. Dans le village de Santa María Zapotitlán, où le gouvernement précédent avait construit une clinique toute pimpante mais avait omis d’y envoyer un docteur et des infirmiers, une jeune femme de trente-huit ans est décédée faute de soin. À Oaxaca, l’organisation non gouvernementale Tequio Juridico avait bien demandé l’intervention d’un hélicoptère, en vain. Il lui fut répondu que le climat ne s’y prêtait pas. La Chontale reste une région oubliée de la solidarité gouvernementale, par contre elle n’est pas oubliée de la convoitise des marchands qui voudraient bien s’approprier la richesse de son sous-sol. Il a fallu la publication d’un bulletin de presse, repris par les journaux locaux et nationaux, révélant ce scandale humanitaire pour que le gouvernement d’Oaxaca réagisse enfin, fasse parvenir des vivres par hélicoptère aux villages isolés et envoie à Santa María Zapotitlán un docteur et une infirmière. Quand les membres du Tequio Juridico s’étaient adressés aux instances gouvernementales pour l’envoi de vivres, il leur avait été répondu que cette demande devait être remplie par les autorités villageoises ! Comment ces dernières pouvaient-elles venir à Oaxaca quand leur village se trouvait complètement isolé ? Absurdité, lourdeur et mauvaise volonté bureaucratique que seule la peur du scandale a permis de débloquer.

Je suis allé dans cette région avec quelques membres du Tequio pour y emporter des provisions et vêtements recueillis par cette organisation. Nous étions dans le pick-up d’un ami. La route fédérale d’Oaxaca à l’isthme de Tehuantepec est longue, sinueuse, ennuyeuse et, en général, très fréquentée, surtout par des poids-lourds ou tráileres qui montent en peinant de l’Isthme. Cette fois-ci elle était vide et paraissait dans la nuit comme un long serpent d’asphalte se glissant dans la montagne. Béatrice, en fragilisant le pont à hauteur de Tequisistlán, et en emportant une partie de la route, en avait interdit ou limité l’accès. Après un arrêt caldo de camarones (consommé de crevettes) chez Gloria, nous avons osé nous aventurer sur le pont de Tequis, heureusement en réparation et la présence des ouvriers, travaillant à sa remise en état, nous a rassurés. Après Tequisistlán, nous entrons dans la région chontale.

Il pleut. Nous ne sommes pas encore dans la montagne et la piste avec quelques passages accidentés est praticable jusqu’à San Juan Alotepec. C’est la Saint-Jean et le village, regroupé dans un creux en contre-bas, est à la fête. Les habitants ont été invités par le majordome à un repas et maintenant ils écoutent sagement la musique de la banda musicale, sans doute du village. Il pleut des cordes, ce qui n’invite pas à des manifestations excessives d’enthousiasme, mais plutôt au recueillement. Le caldo de res (bœuf) est succulent, nous écoutons un peu de musique, puis nous prenons congés de nos hôtes. Nous sommes tenus par le temps, la route est encore longue jusqu’à San José Chiltepec, but de notre voyage. Le comisariado de los bienes comunales de San Juan Alotepec ne prend qu’un colis de vivres pour la seule famille qui a perdu sa maison, emportée par un glissement de terrain. Le village n’a pas trop subi de dégâts et il ne s’est pas trouvé isolé. Il propose aussi que la part de l’argent récolté qui revient au village soit utilisée pour la fête des villages en résistance prévue en juillet. Un bel et heureux usage de l’argent non ?

La piste qui mène à Santa María Zapotitlán, notre prochaine étape, a été dégagée depuis peu, les ornières sont profondes, parfois très profondes, et le pick-up paraît alors emporté par une lame de fond. Les passages délicats se trouvent dans les tournants, c’est là que se repèrent généralement les éboulements et les glissements de terrain (derrumbe), c’est là surtout que passent les arroyos, qui, devenus énormes, emportent tout sur leur passage, arbres déracinés, rochers gigantesques. Si nous regardons vers le haut, nous voyons tout un pan de la montagne qui a fait naufrage, avec des rochers dans un équilibre précaire ; si nous regardons vers le bas, nous voyons la terre qui se dérobe, comme emportée par un ravin qui s’est largement ouvert. Des témoins m’ont raconté que la crue vient d’un seul coup, que l’on entend d’abord un bruit, un bruit qui gonfle et qui devient vite terrible, assourdissant, comme une monstrueuse machine de guerre en marche, et arrive alors le flot d’une crue tsunami qui dévaste tout sur son passage. Mais que la montagne est belle ! Ici ce ne sont pas des sapins, mais des feuillus, d’un vert clair et joyeux, les feuillages se touchent et sont si serrés entre eux qu’ils forment, vus de loin, comme une mer moussue recouvrant les monts. Pendant tout le trajet nous gardons en permanence la communication avec l’autorité des biens communaux de Santa María grâce à la radio dont l’antenne, montée récemment (cf. « V comme voyages »), a bien résisté à la tourmente.

Il pleut comme vache qui pisse quand nous arrivons enfin à Santa María Zapotitlán. Ce n’est pas le but de notre voyage, le but de notre voyage est San José Chiltepec. Ce village n’est pas très éloigné, une heure, une heure et demie de piste… en voiture. Quatre à cinq heures de marche dans la gadoue et sous la pluie pour nous, cela après une grande partie de la nuit et de la journée sur des pistes défoncées ! Pas très chaud ! Et je sens bien que je ne suis pas le seul à hésiter. L’autorité agraire de Zapotitlán, le comi, a réussi à convaincre, toujours par radio, les autorités de Chiltepec et de Santa Lucía Mecaltepec à venir jusqu’à nous le lendemain matin. Ouf ! Je vais pouvoir regarder la compétition de basket qui se déroule au pied de l’agence municipale. Il pleut à seaux. De temps en temps, les filles, ce sont deux équipes féminines qui s’affrontent, tordent le bas de leur short, dans quel espoir ? Elles sont trempées, mais rien ne semble devoir les arrêter, surtout pas la pluie.

Le comi nous invite chez lui, il habite tout en haut du village, à côté de la clinique. Nous mangeons un guisado de pollo (plat de poulet en sauce) exquis. Le comi nous montre sa réserve de maïs qui se trouve dans deux pièces de la maison, maïs blanc et maïs noir, les épis encore recouverts de leur enveloppe sont rangés délicatement les uns au-dessus des autres en montant jusqu’au plafond. « La terre ne manque pas et les plants de maïs poussent tout seuls », nous dit-il, la terre dans cette région est généreuse, mais les paysans ne peuvent faire qu’une récolte par an, qui comble largement leur besoin (deux récoltes à l’année aux Chimalapas, à Benito Juarez par exemple). Il a un peu plus de cinquante ans, il est déjà grand-père, mais il soulève et porte un sac de cinquante kilos sans efforts apparents. Les habitants du village vendent peu leur maïs, ils se procurent de l’argent soit en allant travailler dans les plantations aux États-Unis au moment des récoltes, quelques mois seulement ; soit en travaillant comme manœuvres temporaires dans les raffineries de pétrole de Salina Cruz. Il existe ainsi tout un réseau bien rôdé d’échanges et de migrations épisodiques proches ou lointaines, mais qui a fonctionné jusqu’à présent de génération à génération.

Le mode de vie villageois et communautaire apparaît vraiment comme un choix de vie, voulu et décidé en connaissance de cause. Je l’avais déjà noté au sujet de Santa Lucía Mecaltepec et je me demande maintenant si cela ne concerne pas l’ensemble de la région chontale, comme une caractéristique propre à cette partie de la Sierra Sur. Il serait d’un grand intérêt de faire une étude historique des différentes régions de la Sierra, nous y noterions des différences qui expliquent en grande partie les options de lutte ou de résistance choisies par les habitants. J’ai eu l’occasion de discuter tout dernièrement avec des « anciens » de la lutte fin des années 1990 dans la région de Loxicha, où la présence diffuse du caciquisme avait fortement affaibli les traditions communautaires comme la tradition de l’assemblée agraire. Les leaders naturels ont dû organiser la lutte sur un plan autre et plus général que le plan communautaire trop défait. Dans la région chontale, le caciquisme est beaucoup moins présent, il doit bien exister et il se manifestera sans doute au moment de la lutte contre les projets d’extraction, mais il semble avoir quelque difficulté à prendre pied dans la région, les gens veillent et l’esprit collectif est suffisamment vigoureux pour le rejeter dès qu’il a la velléité de se manifester. J’en ai eu l’exemple lors de mon bref séjour à Santa María Zapotitlán : tout dernièrement un habitant du village, mais qui vit à Oaxaca, s’est immiscé dans la vie de la commune, il avait de l’argent et des soutiens politiques, il a pu se constituer une « clientèle » et finalement il a été élu président de l’agence. Pas pour longtemps. Les habitants se sont vite rendu compte qu’il était un petit cacique ou bien qu’il cherchait à l’être, et ils l’ont destitué sans autre forme de procès. Les gens qui me parlaient de lui avaient vraiment la rage. Cependant j’ai bien peur que cette histoire ne soit pas finie et que ce tout petit homme d’État reviendra à la charge avec l’offensive qui se prépare pour imposer les mines.

Il ne pleut plus quand nous sortons de la maison du comi et je descends à pied au village pour profiter de cet instant fragile du jour en équilibre avec la nuit. Les monts émergent des nuages qui recouvrent toute la vallée et des toupets de nuages tout effilochés planent encore au-dessus du village. Au cours de ma promenade, je suis arrêté par une équipe de jeunes, fusils à l’épaule, ils voudraient bien savoir qui je suis. Depuis que les habitants ont décidé de s’opposer à l’exploitation minière (qui, d’ailleurs les touchera directement), ils sont vigilants et en alerte. Un étranger est vite repérer. Le lendemain matin arrivent les autorités de San José Chiltepec et de Santa Lucía (santa lucha) Mecaltepec, elles sont en sueur, elles ont marché vite, un bon repas les remet sur pied et la réunion, où il sera question des dégâts et des moyens pour obtenir réparation, peut se tenir. Je profite de la présence du comi de Mecaltepec pour demander des nouvelles de doña Reyna. Doña Reyna est une conseillère désignée par l’Assemblée du peuple chontal [2] pour participer au Conseil indigène de gouvernement [3]. En revenant de San Cristóbal, elle est passée par Oaxaca. Elle était sur le chemin du retour à son village quand la dépression tropicale s’est jetée sur l’Isthme comme une énorme vague de pluie. Le pont juste avant la bifurcation pour Tequis menaçait de s’écrouler. Les militaires en interdisaient le passage. Les gens étaient plus nombreux que les militaires et ils sont passés « à leur risque et péril ». Ainsi sont les Mexicains, seul un danger réel aurait pu les arrêter, non un danger supposé, plus ou moins imaginaire. Doña Reyna a dû passer comme tout le monde, d’autant plus qu’elle était un peu inquiète, les gens de son village s’étaient plaint de son absence un peu trop prolongée à leur goût. Elle avait des comptes à leur rendre et elle se dépêchait. Elle n’était pas encore arrivée à Santa Lucía Mecaltepec. Elle a dû dormir à Tequis, tout en bas, à l’entrée du pays chontal. Puis elle a dû trouver une voiture pour aller dans un premier temps jusqu’à San Juan Alotepec, la piste bien que défoncée par endroit devait être encore praticable ; ensuite pour aller de San Juan à Santa María Zapotitlán, elle a dû marcher, la piste n’était pas encore dégagée ; peut-être a-t-elle dormi dans ce village ; il lui restait encore de six heures à sept heures de marche rapide pour monter jusqu’à son village en passant par San José Chiltepec. Elle pouvait aussi éviter la piste devenue impraticable et passer par la montagne, mais c’était bien plus risqué. Quoi qu’il en soit, elle est bien arrivée.

Oaxaca, le 28 juin 2017
Georges Lapierre

Notes

[1Tlatlaya, Edomex, juin 2014, vingt-deux morts, n’avait fait l’objet que d’un bref communiqué de la part de l’armée, repris par le gouverneur et le procureur : « Une escouade du 102e bataillon d’infanterie avait été attaquée au lieu-dit San Pedro Limón ; elle avait répondu à cette attaque, bilan : un blessé de son côté, vingt-deux morts de l’autre. » Cette version a été mise en doute de l’autre côté de la frontière, aux États-Unis, et ce n’est que par un concours assez hasardeux de circonstances que la vérité a fini par éclater : les « délinquants » ont été froidement abattus alors qu’ils s’étaient rendus.

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